mercredi 31 mai 2023

Et à la fin, je suis un méchant phallocrate


Ci-dessous le fil de discussion sur un réseau dit social, ce que l’on appelle dans la vraie vie dialogue, entre mézigue et Amandine Clévarec , journaliste et chroniqueuse nantaise, au sujet du livre La guerre au féminin , ceinturé d’un bandeau : Elles combattent pour la France.












vendredi 26 mai 2023

Être ou ne pas être




Ils étaient jeunes et beaux. La vie est passée. Il reste des photos , des cendres …et si l’on est puisque l’on pense, ils seront toujours un peu dans mes pensées. Il y a, comme dans le vin, des degrés dans l’être.
Elle a librement pensé pendant 92 ans (ce n’est pas si mal quand on est né en 1931) et le vin était bon.

jeudi 18 mai 2023

Bis pour Cesare Pavese



 « Deola passe sa matinée assise au café et personne ne la regarde. À cette heure tous courent à travers la ville sous le soleil encore frais de l'aube. Elle n'attend personne non plus, Deola, mais elle fume paisiblement et respire le matin.
Quand elle était en maison, elle devait dormir à cette heure-ci pour reprendre des forces : le dessus de lit était souillé par les godasses des soldats et des ouvriers, ces clients qui vous brisent les reins. Mais, seule, c'est différent : on peut faire un travail plus propre, moins fatigant.
Le monsieur d'hier, en la réveillant tôt, l'a embrassée et emmenée (ma belle, je resterais avec toi à Turin, si je pouvais) avec lui à la gare pour qu'elle lui souhaite bon voyage.
Elle est engourdie, mais fraîche, cette fois, et il lui plaît d'être libre, à Deola, et de boire son café au lait en mangeant de la brioche. Ce matin elle est presque une dame, et si elle regarde les passants, c'est pour ne pas s'ennuyer.
À cette heure-ci en maison on dort et ça sent le renfermé
- la patronne sort se promener - et c'est dommage d'être à l'intérieur.
Pour sortir le soir, il faut de la présence et en maison, à trente ans, le peu qu'il vous en reste est déjà perdu.
Deola assise montre son profil à un miroir et se regarde dans la fraîcheur du verre. Elle a le visage un peu pâle : ce n'est pas la fumée qui stagne dans l'air. Elle fronce les sourcils.
Il faudrait la volonté qu'avait Marí pour rester en maison (parce que, ma fille, les hommes viennent ici pour se payer des caprices que ne leur passent ni leur femme ni leur maîtresse) et Marí travaillait, infatigable, pleine d'entrain et jouissant de sa santé.
Les passants devant le café ne distraient pas Deola qui travaille seulement le soir, par de lentes conquêtes dans la musique de sa boîte de nuit. Jetant un regard à un client ou en lui faisant du pied, les orchestres lui plaisent qui la font ressembler à une actrice dans une scène d'amour avec un jeune homme riche. Il lui suffit d'un client
Chaque soir et elle a de quoi vivre. (Peut-être que le monsieur d hier m'aurait vraiment emmenée avec lui.) Rester seule, si elle le veut, au matin, et s'asseoir au café. N'attendre personne. »

Cesare Pavese - Travailler use (Trad. Léo Texier) - Editions Payot & Rivages

lundi 15 mai 2023

Deux Cigarettes




Chaque nuit est une libération. On voit les reflets de l'asphalte sur les rues brillantes qui s'ouvrent au vent.
Les rares passants ont un visage et une histoire.
Mais à cette heure il n'y a plus de fatigue : les milliers de lampadaires sont là pour ceux qui s'arrêtent craquer une allumette.
La flamme s'éteint au visage de la femme qui m'a demandé une allumette. Elle s'éteint au vent et la femme déçue en demande une autre qui s'éteint : la femme rit alors résignée.
Ici on peut parler à voix haute et crier, et personne n'entend. On lève le regard vers toutes ces fenêtres - yeux fermés qui dorment - et on attend. La femme hausse les épaules et se plaint d'avoir perdu l'écharpe colorée qui lui tenait chaud la nuit. Mais il suffit de se mettre dans l'angle et le vent n'est plus qu'un souffle.
Sur l'asphalte usé il y a déjà un mégot.
Cette écharpe venait de Rio, me dit la femme qui est contente de l'avoir perdue, puisqu'elle m'a rencontré.
Si l'écharpe venait de Rio, elle a voyagé de nuit sur l'océan inondé de lumière dans un grand transatlantique.
Des nuits de vent, bien sûr. C'est le cadeau d'un de ses marins.
Le marin n'est plus là. La femme me murmure que, si je vais avec elle, elle me montrera son portrait bouclé et bronzé. Il voyageait sur des vapeurs sordides et nettoyait les machines : moi je suis plus beau.
Sur l'asphalte il y a deux mégots. Nous regardons en l'air : la fenêtre là-haut - me montre la femme - est la nôtre.
Mais là-haut il n'y a pas de chauffage. La nuit, les vapeurs égarés ont peu de fanaux ou n'ont que les étoiles.
Nous traversons l'asphalte enlacés, jouant à nous réchauffer.

Cesare Pavese - Travailler use (Trad. Léo Texier) - Editions Payot & Rivages

jeudi 11 mai 2023

Galerie Quatre par quatre - saison 1

Suivez  moi coté jardin pour faire le tour de ma petite galerie éphémère Quatre par Quatre 

Première expo avec dans l'ordre d'apparition,

Trois Bateaux dans un rêve,
Le réel et son double,
Sous la tonnelle,
Passage nuageux




Abonnez vous GRATUITEMENT à https://www.youtube.com/@lucmrezeLaChaineVideo 
contact lucm.reze@free.fr

mardi 9 mai 2023

Plongée en lecture

Mixte, collage et peinture à l'eau


Qui
écrira 
sur
l'amour ?
Pas moi
Oh non.
Moi 
j'aime 
Alejandraz Pizarnik, Journal II.
Années françaises (1960-1964),
Trad Clément Bondu

 

Lu et emprunté sur l’excellent blog nosconsolations.blogspot.com

lundi 1 mai 2023

Bon anniversaire Claudie


Quatre vingt mille personnes cet après midi à Nantes pour fêter l'anniversaire de Claudie. Le soleil était de la partie et le champagne à bonne température.

Merci au préfet et à son petit personnel pour le parfait encadrement de ces festivités