samedi 8 novembre 2025

Guy Bigot, René-Guy Cadou, la peinture …

Comme je suis sur la liste de diffusion de la Galerie TrES  sise rue Bossuet à Nantes, j’ai reçu l’invitation au vernissage de l’exposition « 3 états de la poésie » qui se tiendra du 19 novembre au 9 décembre. On y verra les œuvres de Guy Bigot (1918-1998) et de deux autres artistes (Armen Saakyan, Xavier Gavaud)

Chang Rim Ji, artiste et tenancier de la galerie accompagne cette invitation d’une citation de René-Guy CADOU,  « Vous voici à l’orée d’un monde au seuil d’une grande journée toute pleine des secrets bouleversants du peintre. Vous entrez, par effraction au cœur de cette vie dûment conquise. Et c’est un homme qui vous accueille avec ses raisons éternelles de croire, le doigt sur la gâchette de la beauté. »


On peut également lire dans le communiqué de presse, les propos de Guy Bigot au sujet de l’art abstrait.




mardi 4 novembre 2025

Sur l'écran noir de mes nuits blanches

 


Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra
Bardot peut partir en vacances
Ma vedette c'est toujours toi
Pour te dire que je t'aime rien à faire, je flanche
J'ai du cœur mais pas d'estomac
C'est pourquoi je prends ma revanche
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma

D'abord un gros plan sur tes hanches
Puis un travelling panorama
Sur ta poitrine grand format
Voilà comment mon film commence
...         

lundi 6 octobre 2025

Le biscornu



Lecornu n’a pas regardé Le Guépard la semaine dernière ou bien, il est sourd et il a compris qu’il faut que rien ne change pour que rien ne change. De toute manière le prince de Salina le dit « la noblesse disparaîtra »


jeudi 2 octobre 2025

Zhu Hong, Charlotte Cotton, la Quinzaine ... et moi

Dans le cadre de la Quinzaine Photographique Nantaise, on peut voir au Passage Sainte-Croix, un ensemble de dessins de l’artiste Zhu Hong reproduisant au crayon graphite sur papier noir la totalité des photos du livre de Charlotte Cotton « La Photographie dans l’art contemporain ». La brillance du graphite sur fond noir donne à ces dessins l’aspect de négatifs photographiques dont l’observation demande du temps et de la concentration. Dans le passage de la photo au dessin, certains détails disparaissent et laissent place à l'imaginaire, cette liberté laissée à l’observateur est pour moi le grand intérêt de ce travail.
Lors de ma visite, j’ai pris des photos de huit de ces œuvres que l’éclairage rend difficile à saisir avec l’objectif de mauvaise qualité de mon téléphone, le but étant, ensuite, de les interpréter à l’aquarelle en n’utilisant que la couleur noire, une technique qui m’interdisait le simple recopiage. Mes aquarelles terminées, je suis retourné au Passage Sainte-Croix pour voir les photos initiales, le résultat de cette sorte de téléphone arabe est parfois déroutant.
A suivre les huit suites - mes aquarelles - dessins au graphite de Zhu Hong - photos de Charlotte Cotton.

clic sur les photos pour les voir plein écran et en diaporama.











mercredi 1 octobre 2025

La Sèvre verte au pont des Bourdonnières


La Sèvre est verte en septembre en arrivant à Nantes, c’est la saison des lentilles d’eau. Elles s’accumulent à la marée montante quand le barrage de Pont-Rousseau fermé, arrête le cours de la rivière. A marée descendante, elles filent à la Loire. Au gré des marées et du vent, elle vont et viennent dessinant de grandes arabesques.

jeudi 11 septembre 2025

La romancière


L’image médiatique de l’écrivain est un personnage fictionnel au même titre que les personnages de ses romans. 

Je tente vainement de saisir la mélancolie boudeuse. Je ne suis pas Goya, hélas ! L’excès de far à joue m’exaspère, le personnage surjoue.
Pourtant et malgré tout, le charme opère sur la photo de son site internet et je veux bien y croire. 

J’ai lu Les alchimies, on y croise Goya.

lundi 8 septembre 2025

Architecture

La Musique et l'Architecture nous font penser à tout autre chose qu'elles-mêmes; elles sont au milieu de ce monde, comme les monuments d'un autre monde; ou bien comme les exemples, çà et là disséminés - Paul Valéry, Eupalinos









mercredi 3 septembre 2025

Jour de pluie

Le canal Saint-Félix sous le pont sncf (2022)
acrylique sur papier Canson au format raisin (65x50cm)


Les jours de pluie, les pêcheurs à la ligne du canal Saint-Félix se réfugient sous le pont sncf. Peut-être est-ce un jour moins moche pour ceux qui sont à la rue que de voir débarquer sous la dalle les poètes du moulinet. Il règne ici une douceur morne, rythmée par le lourd tremblement des trains. Les poissons et les hommes ont le spleen, tristesse indispensable à la jouissance des jours sombres mais insuffisante pour se pendre à l’hameçon.

En supplément, pour les courbes douces du canal, un poème de René Fallet.

PÊCHE À LA MOUCHE

Un poisson comme ta main
Vient de sauter sur la Seine
Vient de me dire à demain, 
Une flamme en la fontaine.

Jenny Spinner jolie mouche
Tu es femme
Comme elle tu caches, louche,
Une lame.

Un poisson comme ton bras
Vient de gober l’Iron Blue
Je le vois plonger là-bas 
Dans l’écume de la Loue.

Yellow Palmer, tu t’envoles
Et retombes
Ainsi meurt la feuille folle
Sur la tombe.

Un poisson comme ta cuisse
Vient de filer dans mon cœur
Seigneur faites que je puisse
Le piquer à cette fleur

Car elle est fleur, cette Olive 
Dun, ombelle
Qui vogue de rive en rive
Sur deux ailes.

Un poisson comme l’amour
Dans un panier de soleil, 
Un poisson du fleuve Amour 
Ruisselle sur mon sommeil.

Des ombres loin de mes bottes
T’ont suivie,
Ton or, Wickham’s Fancy, flotte
Sur ma vie.


vendredi 29 août 2025

Eugène Atget - La photographie des hommes libres.




Petit retour de lecture du livre de Yannick Le Marec, Eugène Atget - La photographie des hommes libres. Yannick Le Marec décortique les images, fouille les archives, suit Atget dans le peu de traces que le photographe a laissées. Une démarche intellectuelle qui fait naître de l’incertitude, un portrait vraisemblable d’Eugène Atget, défenseur de la « zone », homme épris de liberté, militant de l’éducation populaire hostile à la subordination qu’implique le salariat.
Si l’œuvre d’Atget parle pour lui, il en est de même pour ce livre et son auteur, une biographie plus militante qu’il n’y parait. 
Ainsi en lisant Yannick Le Marec, on devine et on partage un peu de nostalgie, on regrette le temps où l’action militante ne se cantonnait pas à être le supporter d’un parti ou d’un politicien. En filigrane, l’auteur nous dit, soyons des hommes et des femmes libres et éclairés.

lundi 18 août 2025

Le Chardon



Le Chardon (Raymond Queneau)
Quand bien même serais-je à l'étal de boucherie
Exposé dépecé comme un très pauvre bœuf
Quand bien même mon chef aux narines fleuries
D'un œil glauque attendrait l'oignon et le cerfeuil
Quand bien même mon ventre aux tripes déroulées
A la curiosité s'ouvrirait bien sanglant
Quand bien même mon cœur sur une assiette ornée
Rejoindrait mon cerveau mon foie et mes rognons
Nul ne saurait trouver parmi mes côtelettes
Mes viscères et mes abats
Le chardon qui fleurit semé par la conquête
Que rien ne déracinera
Le vivace chardon qui plante ses racines
Dans les sols les plus secs et les plus rebutants
Le chardon sans pitié qui frotte ses épines
Pour de rudes douleurs parallèles au temps

samedi 16 août 2025

Brune aux yeux de braise



 « Une brune aux yeux de braise entra un jour dans notre boutique (siège de l’association La Femme nouvelle) et s’offrit de nous aider.
- J’espère que mes références vous paraitront suffisantes, nous dit-elle. J’ai tué mon mari. »
                                                                         
                                                           Louise Weiss - Combats pour les femmes

lundi 11 août 2025

En attendant les baleines

Rive gauche du Saint-Laurent aux Bergeronnes - 29 juillet 2025.
En attendant les baleines qui nous feront le plaisir de ne pas se montrer, laissant notre rêve intact.



lundi 7 juillet 2025

La tombe de Giacomo Leopardi


La tombe de Giacomo Leopardi, Parco Virgilio, Napoli. Et un peu plus loin celle de Virgile.

A soi-même (A se stesso - Leopardi, Traduit de l’italien par Carolyne Cannella)

Or à jamais tu sommeilles,

si harassé, mon cœur. L’ultime mirage s’est éteint,

qui me faisait croire éternel. Mort. Je le sens bien,

même les rêves les plus chers,

y compris l’espoir, se sont fanés.

Repose pour toujours. Toi

qui a tant palpité. D’aucuns soupirs n’est digne

la terre, ni ne mérite tes ardeurs. Rien

qu’amertume

et ennui, la vie ; et le monde n’est que boue.

Sois en paix désormais. Désespère

en cet instant ultime. A notre espèce le sort

n’a offert que le mourir. Lors, méprise

qui tu es, et la nature et cette force brute

qui règne pour le malheur de l’homme,

et l’infini vanité.