Il fut un temps où, le sport était un art. La littérature avait alors sa place sur le podium olympique.
Géo-Charles, lauréat du concours de littérature aux jeux Olympiques de 1924 à
Paris, rend hommage au sprinter anglais Harold Abrahams.
« 100 METRES »
(à Abrahams, vainqueur en 10 secondes 3/5)
Un
petit drapeau blanc flotte comme un mouchoir
Un
homme d’équipe promène un rouleau, au loin, un paysan dans les champs du monde,
travaille avec acharnement.
Une
toiture verte comme le buis, des drapeaux, des fumées vains feuillages, font
leur offrande.
Le
Haut-Parleur dit aux vents, les noms, bouquet du sport.
Les
six coureurs creusent les trous du départ, plus minutieux que les enfants des
plages
Quelques
danses entre les cordes, l’Enfance, qui dans les missives voyait de blancs
oiseaux s’envolant au long des fils télégraphiques, est encore là, rêveuse.
Le
starter en robe blanche, anglais des jardins, s’avance et soudain nait
Le Silence
Les
coureurs se penchent, fleurs crispées
Le
décor meurt
Les
spectateurs regardent comme jamais de tous leurs yeux ces plumes de paon
Les
cloisons sont envolées dans un grand bruit d’accordéon
Le
silence règne, recordman livide !
Puis
des mots brumeux… le soir…
Un
coup de feu ! Mot violent !
Et
soudain
cous
tendus comme des tiges
figures,
pommes blêmes happées
dents,
mentons en croissant et fuyant dans l’espace
comme
les animaux mythologiques aux pelages pâles, aux griffes d’acier
tous
se lèvent inquiets, inhumains, transfigurés.
Comme
la pluie crépitante aux trottoirs des cités douze pieds battent la piste
Les
jambes tricotent éperdument les mailles d’un filet d’air
une
vague aux six crêtes blanches s’avance
l’Oiseau
anglais Abrahams, l’horizon aux dents, pointe de l’angle obtus
rase
le fleuve rose, éventre l’air.
Foulées
énormes, jeu des reins, des épaules, proue mouvante
Devant
les désespérées locomotives américaines
Et
soudain
les
bras ramenés en arrière, ailes violentes,
il
rompt le fil d’arrivée qui flotte en voile de mariée.
Scholz
se lance, grande fleur, puis Porrit gainé de noir
comme
l’arbre d’automne
et
la lutte s’écroule dans la mer hurlante des bravos, immense clameur, un train
qui passe…
Le
feuillage au ciel balance ses pinceaux sur une toile bleue chante et peint les
Athlètes.
Géo-Charles (VIIIè Olympiade)
et la lutte s’écroule dans la mer hurlante des bravos ... lucm (50x80 - 2009) |
@nn@ J’ai, par inadvertance, supprimé votre commentaire. Excusez-moi pour cette erreur. Il s’agit en effet d’Harold Abrahams le héros du film « Les chariots de feu »
RépondreSupprimer:-D pas grave, et puis d'une certaine manière ça me rassure, il n'y a pas que moi à qui il arrive des patouilles sur le net et puis j'ai l'essentiel: ma réponse
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