Les chemises crucifiées par Joyce dans Ulysse, je
les ai vues pendues, bras écartés, blanches comme un jésus. Avec mes
pinceaux, je les ai suppliciées sur les fils de fer courant le champ cabossé
d’une morne bataille. Obscure résurgence
de la crucifixion goyaesque du Tres
de mayo.
Je viens de croiser,
encore, les chemises crucifiées dans une nouvelle de Nabokov: L'orage. Les rotatives avaient laissé dans mon livre de poche,
à cet endroit précis les stigmates du calvaire. Une cicatrice droite comme la
trajectoire des balles du peloton d’exécution.
Joyce
Nabokov
Goya
et moi
Vous voilà en bonne compagnie.
RépondreSupprimerUne compagnie qui s’offre à nous. D’où l’importance de bien choisir ses fréquentations
SupprimerIntéressant rapprochement ! Nabokov prétendait n'avoir rien appris chez Joyce(http://www.theparisreview.org/interviews/4310/the-art-of-fiction-no-40-vladimir-nabokov). Peut-être a-t-il quand même été influencé à l'insu de son plein gré ?
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