Paysage des Marches
L’INFINI
Toujours
j'aimai cette hauteur déserte
Et cette haie
qui du plus lointain horizon
Cache au regard
une telle étendue.
Mais demeurant
et contemplant j'invente
Des espaces
interminables au-delà, de surhumains
Silences et une
si profonde
Tranquillité
que pour un peu se troublerait
Le coeur. Et
percevant
Le vent qui
passe dans ces feuilles – ce silence
Infini, je le
vais comparant
A cette voix,
et me souviens de l'éternel,
Des saisons qui
sont mortes et de celle
Qui vit encor,
de sa rumeur. Ainsi
Dans tant
d'immensité ma pensée sombre,
Et m'abîmer
m'est doux en cette mer.
Giacomo
LEOPARDI, Canti (1819)
Traduction Philippe Jaccottet
Traduction Philippe Jaccottet
La Vénus d'Urbino, Titien (1538)
Soleils d'Urbino - Paysage des Marches
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