Devanture de l’ancien Café
vendéen
rue Jean Jaurès à l’angle de la rue Julien Albert - Rezé
Les vendéens qui
redescendaient de Nantes à
Montaigu faisaient la route en chantant et comme chanter donne soif, dès
Rezé, il était bon de faire une pause au
Café Vendéen pour se réhydrater avec
les petits vins importés du pays.
Le vignoble des fiefs Vendéens est une AOC qui regroupe les
terroirs des communes de Brem, Mareuil, Pissote et Vix. En dehors de ces
exceptions, la Vendée n’est pas réputée pour son vin. Cependant, tous les paysans cultivaient un lopin de vigne
pour alimenter la cave, véritable institution vendéenne. Calumet des indiens
locaux, l’unique verre de cave passait de main en main et il valait mieux avoir
un estomac en béton armé pour boire la piquette tirée de l’antique barrique.
La pauvreté du terroir et une science empirique de la vinification
ne pouvaient pas donner de grands crus et ceux qui le pouvaient, préféraient le
bouillir. Le plus raisonnable aurait été d’utiliser cette gnôle comme désinfectant
pour les bêtes mais dans les campagnes vendéennes, la foi est plus répandue que
la raison. Alors avec ce vin acide et son alcool, les vendéens ont inventé un apéritif local: la
trouspinette. Une poignée d’épines noires, trois ou quatre litres de vin rouge,
un bon litre d’eau-de-vie, une livre de sucre et quelques semaines de macération
avant filtrage, quelquefois le miracle avait lieu mais comme à Lourdes, il y avait des échecs.
Aujourd’hui on chante moins,
les estomacs et les palais sont plus délicats et depuis longtemps le Café Vendéen a baissé le rideau mais en Vendée on boit toujours de la trouspinette.
La trouspinette ?
RépondreSupprimerRien que le nom est douteux § :D
Ah?? Oui effectivement.
SupprimerLa Trouspinette, à classer dans Vins et Spirituels.
RépondreSupprimerTout à fait, j'en reprendrais volontiers un verre car si le picrate local ressemble à du tort-boyau, celui se déguste avec plaisir
SupprimerCependant, rien à voir avec le vin de messe.
SupprimerDe mémoire, ce vin, tout comme le Lillet, existe un rouge et blanc.
RépondreSupprimerCe n'est jamais que la variante locale de cet apéritif des grands-mères d'autrefois qu'on appelait le vin d'épines. Sauf que le nom est plus rigolo
J’ai au fond de mon garage quelques bouteilles de tord-boyaux transmises de génération en génération alors je crois que je vais tenter l’expérience. (Je ne connaissais pas la version «vin blanc »)
SupprimerEn effet, c'est bien le même "café vendéen" que j'ai vu à Rezé. Nettoyé de ses tags ce jour-là, j'ai donc eu une certaine chance quand je suis passée.
RépondreSupprimerMerci pour les détails "spiritueux".