Béghin-Say à Nantes, c’est la longue histoire du commerce
mondiale et du capitalisme.
Le commerce triangulaire et l’esclavage ont fait la fortune
des armateurs et des entrepreneurs nantais. Au XVIIIème siècle le commerce de
la canne à sucre a représenté plus de la
moitié de l’activité du port de Nantes. La ville a compté jusqu’à 22
raffineries de sucre de canne. En 1813 Louis Say souhaitant faire son miel de cette
activité rentable abandonne son entreprise de textile et se lance avec succès dans
l’industrie sucrière. En 1967 la famille Say vend l’usine actuelle construite en
1935 à l’industriel Béghin, un sucrier du nord de la France.
La raffinerie Béghin-Say appartient aujourd’hui au groupe Tereos.
Modernisée en 1991, elle produit son
électricité et puise ses besoins en eau dans la Loire. Son degré
d'automatisation et de gestion de l'énergie en fait une usine performante.
L’entrée de la raffinerie boulevard Bénoni Goullin sur l'île de Nantes |
En 2006, l'union européenne impose une baisse du prix du sucre de 35%, réduit les quotas et supprime l’aide au raffinage. Même si les usines sont technologiquement compétitives, il faut arrêter de produire dans les pays "socialement non rentables". Tereos veut conserver ses marges et décide de produire ailleurs, là où le coût du travail est moindre. L’activité est progressivement transférée en Espagne et Tereos produit aujourd’hui du sucre de canne au Brésil. Tuée à petit feu, la dernière usine sucrière française de la façade atlantique tourne maintenant au ralenti. La grande cheminée ne répand plus l'odeur de la mélasse sur le bras de Pirmil.
Fin 2012, l’usine bleue va fermer ses portes.
Pas de souci pour les actionnaires, ils pourront continuer à se sucrer tranquillement :(
RépondreSupprimerIci aussi des sucreries, mais c'est la betterave.
RépondreSupprimerConnaissez-vous la saison des betteraves ? Un grand moment de bonheur.
Ceci dit, les sucreries ferment aussi ici.
@Tilia je ne suis pas inquiet pour eux. Avec les biocarburants leur avenir n’est pas sombre.
RépondreSupprimer@Berthoise La betterave je ne la connais que sous forme de petits cubes rouges que l’on mange en salade dans les cantines scolaires. Alors pour moi la saison des betteraves correspond à la rentrée des classes. Mais je suppose que ce n’est pas la même betterave que la sucrière ???
Je garde un très mauvais souvenir de certaines routes de campagne du nord de la Seine-Maritime où était cultivé de la betterave sucrière. Elles étaient très boueuses et glissantes car la récolte avait lieu de mémoire au début de l'automne.
RépondreSupprimerLe genre de chose qui fait préférer le sucre de canne :-])