Lecornu n’a pas regardé Le Guépard la semaine dernière ou bien, il est sourd et il a compris qu’il faut que rien ne change pour que rien ne change. De toute manière le prince de Salina le dit « la noblesse disparaîtra »
lundi 6 octobre 2025
jeudi 2 octobre 2025
Zhu Hong, Charlotte Cotton, la Quinzaine ... et moi
Dans le cadre de la Quinzaine Photographique Nantaise, on peut voir au Passage Sainte-Croix, un ensemble de dessins de l’artiste Zhu Hong reproduisant au crayon graphite sur papier noir la totalité des photos du livre de Charlotte Cotton « La Photographie dans l’art contemporain ». La brillance du graphite sur fond noir donne à ces dessins l’aspect de négatifs photographiques dont l’observation demande du temps et de la concentration. Dans le passage de la photo au dessin, certains détails disparaissent et laissent place à l'imaginaire, cette liberté laissée à l’observateur est pour moi le grand intérêt de ce travail.
Lors de ma visite, j’ai pris des photos de huit de ces œuvres que l’éclairage rend difficile à saisir avec l’objectif de mauvaise qualité de mon téléphone, le but étant, ensuite, de les interpréter à l’aquarelle en n’utilisant que la couleur noire, une technique qui m’interdisait le simple recopiage. Mes aquarelles terminées, je suis retourné au Passage Sainte-Croix pour voir les photos initiales, le résultat de cette sorte de téléphone arabe est parfois déroutant.
A suivre les huit suites - mes aquarelles - dessins au graphite de Zhu Hong - photos de Charlotte Cotton.
clic sur les photos pour les voir plein écran et en diaporama.
mercredi 1 octobre 2025
La Sèvre verte au pont des Bourdonnières
La Sèvre est verte en septembre en arrivant à Nantes, c’est la saison des lentilles d’eau. Elles s’accumulent à la marée montante quand le barrage de Pont-Rousseau fermé, arrête le cours de la rivière. A marée descendante, elles filent à la Loire. Au gré des marées et du vent, elle vont et viennent dessinant de grandes arabesques.
jeudi 11 septembre 2025
La romancière
L’image médiatique de l’écrivain est un personnage fictionnel au même titre que les personnages de ses romans.
Je tente vainement de saisir la mélancolie boudeuse. Je ne suis pas Goya, hélas ! L’excès de far à joue m’exaspère, le personnage surjoue.
Pourtant et malgré tout, le charme opère sur la photo de son site internet et je veux bien y croire.
J’ai lu Les alchimies, on y croise Goya.
lundi 8 septembre 2025
Architecture
La Musique et l'Architecture nous font penser à tout autre chose qu'elles-mêmes; elles sont au milieu de ce monde, comme les monuments d'un autre monde; ou bien comme les exemples, çà et là disséminés - Paul Valéry, Eupalinos
mercredi 3 septembre 2025
Jour de pluie
Le canal Saint-Félix sous le pont sncf (2022)
acrylique sur papier Canson au format raisin (65x50cm)
Les jours de pluie, les pêcheurs à la ligne du canal Saint-Félix se réfugient sous le pont sncf. Peut-être est-ce un jour moins moche pour ceux qui sont à la rue que de voir débarquer sous la dalle les poètes du moulinet. Il règne ici une douceur morne, rythmée par le lourd tremblement des trains. Les poissons et les hommes ont le spleen, tristesse indispensable à la jouissance des jours sombres mais insuffisante pour se pendre à l’hameçon.
En supplément, pour les courbes douces du canal, un poème de René Fallet.
PÊCHE À LA MOUCHE
Un poisson comme ta main
Vient de sauter sur la Seine
Vient de me dire à demain,
Une flamme en la fontaine.
Jenny Spinner jolie mouche
Tu es femme
Comme elle tu caches, louche,
Une lame.
Un poisson comme ton bras
Vient de gober l’Iron Blue
Je le vois plonger là-bas
Dans l’écume de la Loue.
Yellow Palmer, tu t’envoles
Et retombes
Ainsi meurt la feuille folle
Sur la tombe.
Un poisson comme ta cuisse
Vient de filer dans mon cœur
Seigneur faites que je puisse
Le piquer à cette fleur
Car elle est fleur, cette Olive
Dun, ombelle
Qui vogue de rive en rive
Sur deux ailes.
Un poisson comme l’amour
Dans un panier de soleil,
Un poisson du fleuve Amour
Ruisselle sur mon sommeil.
Des ombres loin de mes bottes
T’ont suivie,
Ton or, Wickham’s Fancy, flotte
Sur ma vie.
vendredi 29 août 2025
Eugène Atget - La photographie des hommes libres.
Petit retour de lecture du livre de Yannick Le Marec, Eugène Atget - La photographie des hommes libres. Yannick Le Marec décortique les images, fouille les archives, suit Atget dans le peu de traces que le photographe a laissées. Une démarche intellectuelle qui fait naître de l’incertitude, un portrait vraisemblable d’Eugène Atget, défenseur de la « zone », homme épris de liberté, militant de l’éducation populaire hostile à la subordination qu’implique le salariat.
Si l’œuvre d’Atget parle pour lui, il en est de même pour ce livre et son auteur, une biographie plus militante qu’il n’y parait.
Ainsi en lisant Yannick Le Marec, on devine et on partage un peu de nostalgie, on regrette le temps où l’action militante ne se cantonnait pas à être le supporter d’un parti ou d’un politicien. En filigrane, l’auteur nous dit, soyons des hommes et des femmes libres et éclairés.
lundi 18 août 2025
Le Chardon
Le Chardon (Raymond Queneau)
Exposé dépecé comme un très pauvre bœuf
Quand bien même mon chef aux narines fleuries
D'un œil glauque attendrait l'oignon et le cerfeuil
Quand bien même mon ventre aux tripes déroulées
A la curiosité s'ouvrirait bien sanglant
Quand bien même mon cœur sur une assiette ornée
Rejoindrait mon cerveau mon foie et mes rognons
Nul ne saurait trouver parmi mes côtelettes
Mes viscères et mes abats
Le chardon qui fleurit semé par la conquête
Que rien ne déracinera
Le vivace chardon qui plante ses racines
Dans les sols les plus secs et les plus rebutants
Le chardon sans pitié qui frotte ses épines
Pour de rudes douleurs parallèles au temps
Labels:
Raymond Queneau
samedi 16 août 2025
Brune aux yeux de braise
« Une brune aux yeux de braise entra un jour dans notre boutique (siège de l’association La Femme nouvelle) et s’offrit de nous aider.
- J’espère que mes références vous paraitront suffisantes, nous dit-elle. J’ai tué mon mari. » Louise Weiss - Combats pour les femmes
Labels:
Louise Weiss
lundi 11 août 2025
En attendant les baleines
Rive gauche du Saint-Laurent aux Bergeronnes - 29 juillet 2025.
En attendant les baleines qui nous feront le plaisir de ne pas se montrer, laissant notre rêve intact.
mardi 5 août 2025
lundi 7 juillet 2025
La tombe de Giacomo Leopardi
La tombe de Giacomo Leopardi, Parco Virgilio, Napoli. Et un peu plus loin celle de Virgile.
A soi-même (A se stesso - Leopardi, Traduit de l’italien par Carolyne Cannella)
Or à jamais tu sommeilles,
si harassé, mon cœur. L’ultime mirage s’est éteint,
qui me faisait croire éternel. Mort. Je le sens bien,
même les rêves les plus chers,
y compris l’espoir, se sont fanés.
Repose pour toujours. Toi
qui a tant palpité. D’aucuns soupirs n’est digne
la terre, ni ne mérite tes ardeurs. Rien
qu’amertume
et ennui, la vie ; et le monde n’est que boue.
Sois en paix désormais. Désespère
en cet instant ultime. A notre espèce le sort
n’a offert que le mourir. Lors, méprise
qui tu es, et la nature et cette force brute
qui règne pour le malheur de l’homme,
et l’infini vanité.
Labels:
Giacomo Leopardi,
Naples
mardi 24 juin 2025
Souvenirs et Jeux de plage
Lorsque j’étais enfant, la station essence nous fournissait en ballons et matelas pneumatiques publicitaires contre des points accumulés patiemment toute l’année. A mon grand désarroi, les magasins d’articles de plage, nous ne faisions que passer devant. Cependant, ces étalages saisonniers étaient la preuve tangible que nous étions en été et au bord de la mer. Aujourd’hui encore en passant, j’aime leurs odeurs de plastique chaud, les couleurs vives qui volent au vent et la sensation d’avoir toujours un peu 10 ans.
jeudi 19 juin 2025
Jacques Brunius
Toutes les trois heures un équipage de pantoufles
traverse la place déserte au grand galop - Jacques Brunius
Nous étudierons le langage des roues grinçantes
Nous cultiverons des fleurs d’hématite dans des serres de fourrure
Nous ramperons dans le souterrain qui conduit au trésor des chats sauvages
Nous inviterons les Argonautes dans notre château de vent
Nos disques de bicyclette feront le bruit du galop
Nous traverserons le parc où les buissons de boules blanches
servent de refuge aux espèces animales des temps à venir
Nous déroulerons les arbres
dont le tronc est un rouleau de papier
Nous embarquerons sur le grand courrier amphibie
pour tourner en hélice autour de la Terre
Et ces lignes resteront pour toujours inachevées
comme le voyage de notre amour de notre liberté.
Jacques Brunius - Hallaliberté (1943)
Labels:
Jacques Brunius,
poéte,
surréalisme
Inscription à :
Articles (Atom)