mercredi 20 novembre 2024

Mais nous sommes seuls ce soir

 



et ce poème de Charles Brun, poète inconnu que je connais

déjà la peau bleuit et
s'étranglent nos rires
ruginent nos os
lâches somnambules
nous avançons à reculons
tandis que sifflent les écoutilles

ces flatteries au venin
bulles de formules
prêtes à dégainer
nous rappellent quelque chose
pas vous ?
nos défaites enchantées
un final de comédie musicale
ou ce cerf que nous sert Hans Detlef
allongés sur un lit au milieu du salon
les larmes à nos yeux de midinettes

le dégoût vomi au fond de la bouteille
une petite fille demandera à son père
pouvons-nous pleurer au cinéma et
rire dans les cimetières ?

mais nous sommes seuls ce soir
comme toujours et jamais
aucune réponse
aucune fausse note
ne sera accordée
éléphants blancs
sculptures de glace
fondant aux soleils
éternels

charles brun, ris dans les cimetières, petite




mardi 19 novembre 2024

Nu sur lie

Nu sur lie,  l'effet Muscadet


Qu'un viticulteur me demande de réaliser une étiquette pour son vin, j’y songe parfois en sirotant un petit cru de Loire, je serais ivre de joie. Qu'on se le dise, je ne vise pas un Mouton Rothschild mais un modeste Muscadet ou un amical Chinon suffiraient à mon bonheur.
Une belle étiquette bien roulée que je lui ferais au viticulteur contre une petite caisse de son vin et même une demi caisse si monsieur Mouton pense à moi. 


lundi 18 novembre 2024

Les rails rouges

 


Sous le ciel bleu, entre les montagnes de Cerbère, au début du siècle dernier, des femmes transvasaient les oranges entre des trains, une histoire de différence d’écartement entre les rails espagnols et français.
En 1906, elles se révoltèrent. C’est ce que raconte une expo photo que l’on pouvait voir en novembre au Passage Ste Croix à Nantes. Thomas Azuelos en à fait une courte BD. Une histoire assez forte pour la crier avec des pinceaux.

samedi 16 novembre 2024

Entre demi-nu et croissant de nu

 


J’avais rendez-vous cet après-midi avec Éric au café Flesselles. Etats et Empires d’Elles que je lui livrais était une occasion de prendre un verre de Saumur-Champigny dans ce café de nos jeunesses. Nostalgie, Le Flesselles a changé, nous aussi. Nous avons également  discuté de nos dessins et peintures respectifs et de nos modestes projets de peintres en éternel devenir.

samedi 2 novembre 2024

Luçon


Quand on arrive de La Rochelle, après être passé par la baie de l’Aiguillon et les lumineux villages du marais, Charon, Triaize, bien sûr Saint-Michel-en-l’Herm, Grues… , Luçon peut paraître un peu austère. Des corbeaux volent inlassablement autour du clocher de la cathédrale.
C’est le dernier jour d’octobre et comme partout ailleurs, des bandes joyeuses de gamins passent de maison en maison récolter des bonbons. Mais il semble que ces hordes sataniques déplaisent aux curés. Les catholiques du coin ont organisé la riposte. Encadrés par quelques âmes bien-pensantes, des enfants déguisés en anges, déambulent dans la ville en chantant des cantiques et en offrant des friandises aux passants.
Une guerre des bonbons qui a des relents de guerre de religion.
Malgré tout, la ville ne manque pas d’intérêt , un très beau jardin public, de belles demeures, des chapelles qui valent de pousser leur porte et un château d’eau en béton armé de 1912. Et la dame de l’office du tourisme est très sympathique.