mercredi 23 août 2017

Aliano




N’est-il pas beau ce diable ?

Il vient d’Aliano dans le Basilicate qu’on appelait autrefois Lucanie, bien loin au-delà d’Éboli. Il est fait de l’argile de son pays perdu, pays des pauvres diables et des bannis. Les fascistes y avaient relégué Carlo Levi et c’est là-bas qu’il est enterré dans l’argile, la mène argile dont ce diable est fait.

Dans les collines quasi désertiques et extrêmement pauvres du Basilicate, ce diable a survécu à la pénétration culturelle et sociétale de l’Église catholique et de l’État qui vont de pair. Les terroni n’ont été que partiellement christianisés et ont gardé entière leur culture antérieure à l’arrivée des colonisateurs chrétiens. 

Ce beau diable, je l’ai installé dans le bureau où le taulier m’assigne et bien que je fasse le nécessaire, je compte sur lui pour éloigner les cons, les emmerdeurs et les béni-oui-oui.

Aliano

Depuis la maison de Carlo Levi




Autoportrait de Carlo Levi / pinacothèque d'Aliano

Dans le cimetière d'Aliano

vendredi 18 août 2017

mardi 1 août 2017

Vésuve et compagnie

 Torre del Greco
 
Vésuves et Cie
Pompeïa-station — Vésuve, est-ce encor toi ?
Toi qui fis mon bonheur, tout petit, en Bretagne,
— Du bon temps où la foi transportait la montagne —
Sur un bel abat-jour, chez une tante à moi :
Tu te détachais noir, sur un fond transparent,
Et la lampe grillait les feux de ton cratère.
C’était le confesseur, dit-on, de ma grand’mère
Qui t’avait rapporté de Rome tout flambant…
Plus grand, je te revis à l’Opéra-Comique.
— Rôle jadis créé par toi : Le Dernier Jour
De Pompéï. — Ton feu s’en allait en musique,
On te soufflait ton rôle, et… tu ne fis qu’un four.
Nous nous sommes revus : devant-de-cheminée,
À Marseille, en congé, sans musique, et sans feu :
Bleu sur fond rose, avec ta Méditerranée
Te renvoyant pendu, rose sur un champ bleu.
Souvent tu vins à moi la première, ô Montagne !
Je te rends ta visite, exprès, à la campagne.
Le Vrai Vésuve est toi, puisqu’on m’a fait cent francs !
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais les autres petits étaient plus ressemblants.
(Pompeï, aprile.)
Tristan Corbière, Les Amours jaunes


Arrête ton char Tristan!

Retour de Capri