mardi 17 mai 2016

Joyce, Nabokov, Goya et moi



Les  chemises crucifiées par Joyce dans Ulysse, je les ai vues pendues, bras écartés, blanches comme un jésus. Avec mes pinceaux, je les ai suppliciées sur les fils de fer courant le champ cabossé d’une morne bataille. Obscure résurgence de la crucifixion  goyaesque  du  Tres de mayo.
Je viens de croiser, encore, les chemises crucifiées dans une nouvelle de Nabokov: L'orage. Les rotatives avaient laissé dans mon livre de poche, à cet endroit précis les stigmates du calvaire. Une cicatrice droite comme la trajectoire des balles du peloton d’exécution.



Joyce




Nabokov




Goya




et moi 

3 commentaires:

  1. Réponses
    1. Une compagnie qui s’offre à nous. D’où l’importance de bien choisir ses fréquentations

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  2. Intéressant rapprochement ! Nabokov prétendait n'avoir rien appris chez Joyce(http://www.theparisreview.org/interviews/4310/the-art-of-fiction-no-40-vladimir-nabokov). Peut-être a-t-il quand même été influencé à l'insu de son plein gré ?

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