mardi 28 avril 2015

La forme d’une ville.





Dimanche matin, dans un vide grenier, j’ai déniché au fond d’une caisse ce dessin non signé, sous le verre sale d’un cadre délabré. Je l’ai acheté pour moins qu’il ne valait.  La vendeuse  ignorait  sa provenance, un attroupement s’est fait autour de la trouvaille. Bien sûr, on reconnait Nantes, le pont transbordeur,  les grues du chantier naval rive gauche et  rive droite celles de déchargement du quai de la Fosse. Mais la ville a changé,  les ponts ont été reconstruits et le point de vue est  incertain. Le pont de Belle-Croix ou le pont maudit ? Tous les noms ont été proposés, l’angle de vue des grues et des quais analysé, la tenue des passantes étudiée pour évaluer l’époque. Plus on l’examinait, plus le dessin plaisait, un envieux m’en proposait le quintuple.
Rentré chez moi, j’ai démonté le châssis pour trouver des indices au dos du dessin : chou blanc, seulement le papier découpé aux ciseaux pour rentrer dans le cadre.


Le pont transbordeur construit en 1903 fut démonté en 1954.

Le bras entre la Bourse et La petite Gloriette fut comblé entre 1931 et 1935.
Le pont Haudaudine à 5 arches construit en 1875 fut dynamité par les allemands  en 1944.


La rambarde du premier plan correspond au pont de la Madeleine reconstruit en 1927 (Aujourd’hui doublé et rebaptisé pont du Général Audibert).


vue google map
Entre 1927 et  1944, le dessinateur était posté à l’entrée du pont de la Madeleine coté Quai Moncousu, l’examen d’une carte de 1920 l’atteste.






jeudi 16 avril 2015

L’odeur des lys



René Guy Cadou vécu dans cette école primaire au n°5 du quai Hoche à Nantes de 1931 à 1939. Son père Georges en était le directeur. En 1937 à l’âge de 16 ans,  René Guy Cadou y composa son premier recueil de poèmes Brancardiers de l’aube.
Après la guerre, le poète choisira d’exercer le métier d’instituteur allant  au gré des postes  aux quatre coins de la Loire-Inférieure. En 1945, il obtiendra un poste de titulaire à Louisfert ou il s’installera  avec  Hélène Laurent, l’amour de sa vie.  Il mourra  à 31 ans.



          Pourquoi n’allez-vous pas à Paris ?
                                      
- Pourquoi n’allez-vous pas à Paris ?
- Mais l’odeur des lys ! Mais l’odeur des lys !
- Les rives de la Seine ont aussi leurs fleuristes...
- Mais pas assez tristes ! Oh ! Pas assez triste
     Je suis malade du vert des feuilles et des chevaux,
        Des servantes bousculées dans les remises du château...
- Mais les rues de Paris ont aussi leurs servantes !
- Que le diable tente ! Que le diable tente !
     Mais moi seul dans la grande nuit mouillée,
        L’odeur des lys et la campagne agenouillée,
           Cette amère montée du sol qui m’environne,
              Le désespoir et le bonheur de ne plaire à personne...
- Tu périras d’oubli et dévoré d’orgueil !
- Oui, mais l’odeur des lys !

 La liberté des feuilles  -  René Guy Cadou

mercredi 8 avril 2015

Roundballers blues

sur le marais de Bouin





Amours fanées


Gavés de l’herbe du marais,

les roundballers font le dos rond.

Foin des cheveux défaits

les nuits d’été dans la moiteur,

à la saison des fenaisons.

-o-

mercredi 1 avril 2015

Anachronisme

Pile du viaduc ferroviaire  -  boulevard Benoni Goullin à Nantes


Nous devons informer les clubs de supporter du FC Nantes et particulièrement les fières Nantais de la tribune Loire que Jules Verne, mort en 1905, n’a pas pu être un aficionado du FCN créé en 1943 et n’a donc jamais porté l’écharpe du club. C’est bien dommage, la qualité des slogans en eût été changée.