mardi 10 juin 2014

La mort de Jacques Vaché



  En 1911, à l’âge de 16 ans, Jacques Vaché  entre au Lycée de Nantes .Il est mobilisé en 1914.  Blessé à la tête, il est de retour à Nantes.  Début 1916, il rencontre André Breton, médecin auxiliaire au Centre de neurologie de la rue du Bocage. Quelques mois plus tard, il repart  à la guerre comme interprète auprès de l’armée américaine. Du front, il adresse des lettres à Breton, à Fraenkel,  à Aragon.  Vaché y  exprime son désespoir et affirme l’inutilité et l’absurdité de tout.
  Le 7 janvier 1919, la presse nantaise  annonce la découverte, des corps dénudés de deux jeunes hommes  dans une chambre de l'hôtel de France, place Graslin. Ils  auraient succombé à l'absorption d'une trop forte dose d'opium. Pour préserver l'honneur des familles, il n'est pas fait mention dans le journal des noms de famille de Jacques Vaché et de son camarade. Breton ne pouvant accepter que la mort de Vaché ne soit qu’un accident,  rapporte des propos tenus par Jacques Vaché quelques heures avant sa mort : «Je mourrai quand je voudrai mourir… Mais alors je mourrai avec quelqu'un… de préférence un de mes meilleurs amis».
  Plus tard Breton écrira «C’est à Jacques Vaché que je dois le plus. Sans lui, j’aurais peut-être été un poète; il a déjoué en moi ce complot de forces obscures qui mène à se croire quelque chose d’aussi absurde qu’une vocation.»


Ouest-Eclair –édition de Nantes du 7 janvier 1919


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