vendredi 29 novembre 2013

Abrahams, Géo-Charles, le sport et la littérature


Il fut un temps où, le sport était un art. La littérature avait alors sa place sur le podium olympique. Géo-Charles, lauréat du concours de littérature aux jeux Olympiques de 1924 à Paris, rend hommage au sprinter anglais Harold Abrahams.


 « 100 METRES »
(à Abrahams, vainqueur en 10 secondes 3/5)

Un petit drapeau blanc flotte comme un mouchoir
Un homme d’équipe promène un rouleau, au loin, un paysan dans les champs du monde, travaille avec acharnement.
Une toiture verte comme le buis, des drapeaux, des fumées vains feuillages, font leur offrande.
Le Haut-Parleur dit aux vents, les noms, bouquet du sport.
Les six coureurs creusent les trous du départ, plus minutieux que les enfants des plages
Quelques danses entre les cordes, l’Enfance, qui dans les missives voyait de blancs oiseaux s’envolant au long des fils télégraphiques, est encore là, rêveuse.
Le starter en robe blanche, anglais des jardins, s’avance et soudain nait

                                           Le    Silence


Les coureurs se penchent, fleurs crispées
Le décor meurt
Les spectateurs regardent comme jamais de tous leurs yeux ces plumes de paon
Les cloisons sont envolées dans un grand bruit d’accordéon
Le silence règne, recordman livide !
Puis des mots brumeux… le soir…
Un coup de feu ! Mot violent !
Et soudain
cous tendus comme des tiges
figures, pommes blêmes happées
dents, mentons en croissant et fuyant dans l’espace
comme les animaux mythologiques aux pelages pâles, aux griffes d’acier
tous se lèvent inquiets, inhumains, transfigurés.
Comme la pluie crépitante aux trottoirs des cités douze pieds battent la piste
Les jambes tricotent éperdument les mailles d’un filet d’air
une vague aux six crêtes blanches s’avance
l’Oiseau anglais Abrahams, l’horizon aux dents, pointe de l’angle obtus
rase le fleuve rose, éventre l’air.
Foulées énormes, jeu des reins, des épaules, proue mouvante
Devant les désespérées locomotives américaines
Et soudain
les bras ramenés en arrière, ailes violentes,
il rompt le fil d’arrivée qui flotte en voile de mariée.
Scholz se lance, grande fleur, puis Porrit gainé de noir
comme l’arbre d’automne
et la lutte s’écroule dans la mer hurlante des bravos, immense clameur, un train qui passe…
Le feuillage au ciel balance ses pinceaux sur une toile bleue chante et peint les Athlètes.

Géo-Charles (VIIIè Olympiade)



et la lutte s’écroule dans la mer hurlante des bravos ...
lucm (50x80 - 2009)





2 commentaires:

  1. @nn@ J’ai, par inadvertance, supprimé votre commentaire. Excusez-moi pour cette erreur. Il s’agit en effet d’Harold Abrahams le héros du film « Les chariots de feu »

    RépondreSupprimer
  2. :-D pas grave, et puis d'une certaine manière ça me rassure, il n'y a pas que moi à qui il arrive des patouilles sur le net et puis j'ai l'essentiel: ma réponse

    RépondreSupprimer