dimanche 14 avril 2013

Café Vendéen


Devanture de l’ancien Café vendéen
rue Jean Jaurès à l’angle de la rue Julien Albert - Rezé

Les vendéens qui  redescendaient  de Nantes à Montaigu faisaient la route en chantant et comme chanter donne soif, dès Rezé, il était bon de faire une pause au Café Vendéen pour se réhydrater avec les petits vins importés du pays.
Le vignoble des fiefs Vendéens est une AOC qui regroupe les terroirs des communes de Brem, Mareuil, Pissote et Vix. En dehors de ces exceptions, la Vendée n’est pas réputée pour son vin. Cependant,  tous les paysans cultivaient un lopin de vigne pour alimenter la cave, véritable institution vendéenne. Calumet des indiens locaux, l’unique verre de cave passait de main en main et il valait mieux avoir un estomac en béton armé pour boire la piquette tirée de l’antique barrique.
La pauvreté du terroir et une science empirique de la vinification ne pouvaient pas donner de grands crus et ceux qui le pouvaient, préféraient le bouillir. Le plus raisonnable aurait été d’utiliser cette gnôle comme désinfectant pour les bêtes mais dans les campagnes vendéennes, la foi est plus répandue que la raison. Alors avec ce vin acide et son alcool, les vendéens ont inventé un apéritif local: la trouspinette. Une poignée d’épines noires, trois ou quatre litres de vin rouge, un bon litre d’eau-de-vie, une livre de sucre et quelques semaines de macération avant filtrage, quelquefois le miracle avait lieu mais comme à Lourdes, il y avait des échecs.
Aujourd’hui on chante moins,  les estomacs et les palais sont plus délicats et depuis longtemps le Café Vendéen a baissé le rideau mais en Vendée on boit toujours de la trouspinette.

8 commentaires:

  1. La trouspinette ?
    Rien que le nom est douteux § :D

    RépondreSupprimer
  2. La Trouspinette, à classer dans Vins et Spirituels.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout à fait, j'en reprendrais volontiers un verre car si le picrate local ressemble à du tort-boyau, celui se déguste avec plaisir

      Supprimer
    2. Cependant, rien à voir avec le vin de messe.

      Supprimer
  3. De mémoire, ce vin, tout comme le Lillet, existe un rouge et blanc.
    Ce n'est jamais que la variante locale de cet apéritif des grands-mères d'autrefois qu'on appelait le vin d'épines. Sauf que le nom est plus rigolo

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J’ai au fond de mon garage quelques bouteilles de tord-boyaux transmises de génération en génération alors je crois que je vais tenter l’expérience. (Je ne connaissais pas la version «vin blanc »)

      Supprimer
  4. En effet, c'est bien le même "café vendéen" que j'ai vu à Rezé. Nettoyé de ses tags ce jour-là, j'ai donc eu une certaine chance quand je suis passée.
    Merci pour les détails "spiritueux".

    RépondreSupprimer