Les missionnaires catholiques eurent un rôle essentiel
dans la colonisation du continent africain. Dans le discours de bienvenue à la
relève missionnaire de 1920 au Congo-Belge, le ministre des colonies de
Belgique, Jules Renquin, exprimait clairement les choses.
« La tâche que vous
êtes conviés à y accomplir est très délicate et demande beaucoup de tact.
Prêtres, vous venez certes pour évangéliser. Mais cette évangélisation doit
s’inspirer de notre grand principe : tout avant tout pour les intérêts de la
métropole.
Le but essentiel de
votre mission n’est donc point d’apprendre aux noirs à connaître Dieu. Ils le
connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un Nzambé ou un Nvindi-Mukulu
et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, calomnier, injurier est
mauvais.
Ayez le courage de
l’avouer, vous ne venez donc pas leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre
rôle consiste, essentiellement, à faciliter la tâche aux administratifs et aux
industriels. C’est donc dire que vous interpréterez l’évangile de la façon qui
sert le mieux nos intérêts dans cette partie du monde. »
Amen !
Missions africaines des bons Pères Blancs - rue des Naudières à Rezé |
Toujours au service des exploiteurs, la mission continue. La
compétition fait rage entre les Etats-Unis et l’Europe (notamment la France et
la Belgique) pour mettre la main sur les ressources naturelles de la région africaine des
Grands Lacs. Les uns n’hésitent pas à déstabiliser toute une région lorsque le
pouvoir local privilégie les intérêts des autres. Ainsi, très présents au
Rwanda, les missionnaires en encourageant depuis longtemps l’ethnisme, ont
préparé sciemment les conditions de l’affrontement entre Hutus et Tutsis.
Certains d’entre eux accusés d’avoir participé activement au génocide et
recherchés par la justice rwandaise sont protégés par les institutions
catholiques. On peut citer Wenceslas Munyeshyaka abbé à Gisors, Gabriel
Maindron prêtre à Fontenay-le-Comte, ou Martin Kabalera abbé à Luchon.
Il faut lire le roman (qui n’est pas que de la fiction) de
Jean-Paul Jody, La position du missionnaire,
à la fois polar et documentaire sur le génocide rwandais de 1994.
Merci pour ces infos capitales.
RépondreSupprimerElles cadrent avec ce que j'ai toujours pensé, les religions n'ont pas d'autres visées que soumettre les peuples au profit des pouvoirs politico-financiers (l'investiture d'un mormon pour les présidentielles US de l'automne est un réel sujet d'inquiétude).
Wenceslas était curé à Gisors ( 27), dans le Vexin Normand, apprécié du reste par ses paroissiens, ce que j'en dis... c'est ce que j'ai entendu dire.
RépondreSupprimerC'est bien Gisors et non Givors comme je l'avais d'abord écrit par erreur.
RépondreSupprimerBeau comme l'antique, le discours de Jules.
RépondreSupprimer@Tilia : D'autant plus dangereux qu'ils sont souvent masqués
RépondreSupprimer@Berthoise : Wenceslas le sournois !
@Coco : Il a franchi le Rubicon