jeudi 20 décembre 2012

La cheminée d’usine

Depuis le XVIIIème siècle, le terrain de l’actuel  parc de la Morinière à Rezé a été le lieu de nombreuses implantations industrielles. Sur ce coteau surplombant la Sèvre  se sont succédés le dépôt de poudre de la ville de Nantes,  la manufacture royale des engrais, une savonnerie à l’huile de palme, une tannerie-corroierie  et enfin  la Société Nantaise de Produits Chimiques fabriquant  des «bleus» pour le traitement  du minerai d'or. L’immense cheminée en  brique de la SN a été épargnée. Son avaloir,  la vertigineuse élévation de son conduit, son couronnement, témoignent du remarquable travail des fumistes.


La cheminée de la SN - Parc de la Morinière à Rezé


LA CHEMINÉE D'USINE   (Francis Ponge- 1962)

Par ce beau stylo neuf s'érigeant immobile à partir d'un chaos de maints petits carnets, bouche bée en l'azur, bien avant que d'écrire, à d'obscures questions haute issue est donnée.
Proposons-la tout droit aux faubourgs de l'esprit, telle qu'un beau matin je m'y trouvai sensible. Point d'interrogation là-dessus.
Nul ne sait si la notion de cheminée d'usine souhaite ou non pénétrer un peu profondément dans l'esprit ou le cœur de l'homme, car, à la différence de la flèche d'église par exemple, elle n'est pas faite pour cela.
Pourtant elle y parvient, voici de quelle façon.
Quel merveilleux attrait pour un quartier, me dis-je un jour, que de compter une à plusieurs de ces jeunes personnes !
(Il est de fait qu'à notre époque aucune n'est encore bien âgée)
Les sommités gracieuses ! S'il en fut.
Fut-il jamais constructions plus hautes montrant moins de fatuité. Plus innocemment, plus tranquillement altières. Plus finement pénétrantes aussi.
Comme l'aiguille d'une piqûre bien faite, qui ne fait pas mal.
Comme ces jeunes filles, épées charmantes, blessantes au possible, dont on s'aperçoit qu'on en meurt quand elles ont profondément pénétré en vous.
J'ai été percé d'amour par l'une d'elles, haut baguée.
Ô, crayon terminé par une bague !
Quoi de plus ravissant que ces simples filles, longues et fines, mais bien rondes pourtant, au mollet de briques roses bien tourné, qui, très haut dans le ciel, murmurent du coin de la bouche, comme les figures de rébus, quelque nuage nacré.
Quel élégant souci de réserver au ciel les fumées d'un travail à ras de terre, voire d'un feu souterrain !
Oui, c'est très haut dans le ciel que tu lâches ton nuage, ton souci, ton effusion...
Tu tiens dans ton carquois, long étui à vertus, parallèles en toi, brillantes comme aiguilles, à la fois de la flûte et de la jolie jambe, de la plus haute et la plus mince tour, de la lunette astrologique et du stylo à plume rentrée, — terminé alors par un méat des plus touchants : comme la bouche muette des poissons, ou celle, plus minuscule encore, d'où s'échappe le sperme (lui aussi, simple flocon nacré).
Mais je m'en aperçois à ce que je viens de dire : au risque de terminer ce texte par une pointe (pourtant, c'est le contraire), manifestement, pour t'imiter mieux, je dois rentrer la plume de mon stylo...
Cette fable, entre autres choses, signifie que :
Tandis que les flèches par quoi se terminent encore la plupart des belles constructions idéologiques ne m'atteignent plus,
Pénètrent au contraire profondément dans mon esprit et dans mon coeur,
Les postulations les plus simples, les plus naïves,
Qui ne sont pas faites pour cela.
Les forges de l'esprit fonctionnent nuit et jour. N'importe quoi s'y fabrique.
Pour obscures qu'en soient les émanations,
Ou parfois vaporeuses,
Par un stylo bien droit
Leur cheminement est le même :
Volute après volute
A leur dissipation hautement éconduites,
Qu'enfin par le vent seul la question soit traitée !

mardi 11 décembre 2012

Jacques Raoult

La fontaine (condamnée) de la place du Huit Mai à Rezé


Rezé compte 4 œuvres du sculpteur Jacques Raoult dans son espace public; la fontaine de la place du Huit Mai, celle du  parc de l’école de musique, la Marianne biface de la mairie et le buste de Mitterrand place éponyme.

 Jacques Raoult est né en 1937 à Fontenay-sous-Bois.  A la fin des années 50, il fréquente l’atelier des sculpteurs Jacques Zwobada, Roger Plin et Etienne Martin où il fait son apprentissage artistique. En 1983 il s’installe à Nantes pour enseigner à l’école d’architecture. Il réalise dans le même temps de nombreuses commandes publiques dans l'ouest de la France.  Les œuvres de Jacques Raoult se situent dans un espace  indéfini entre art figuratif et art abstrait.  



L’école de musique et sa fontaine - Parc de la Balinière à Rezé

mardi 4 décembre 2012

Platane

Le platane est un grand arbre très souvent planté en ligne au bord des routes et caractérisé par son écorce qui desquame en plaques lobées.(Larousse)


Dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien dit du platane que Denys l'ancien en faisait la merveille de son palais, et que de son temps on mettait cet arbre à si haut prix, qu'on les arrosait avec du vin pur.



Platane en automne

Parc de la Carterie
Rue Pierre Brosselette - Rezé

Platane au printemps


mardi 27 novembre 2012

Central téléphonique

Le central téléphonique de Rezé en 1965 entre le supermarché Prisunic et la route de Pornic (photo archives municipales de Rezé)

Avec l’avènement d’internet,  le bon vieux central téléphonique des PTT a été promu Nœud de Raccordement d’Abonnés (NRA). L’accès à cet équipement, qui assure la connexion des internautes à la toile, est strictement réglementé.  Il redirige les lignes, via le répartiteur France Télécom,  vers les Digital Subscriber Line Access Multiplexe(DSLAM) des nombreux opérateurs concurrents. La rivalité entre les différents fournisseurs d’accès et la puissance dégagée par les multiples équipements électroniques peuvent parfois faire monter la température dans la salle de dégroupage.

Aujourd’hui, le long du boulevard du Général De Gaulle 

Le NRA 44143PIR (PIR44 pour les intimes) est un nœud auquel  je suis personnellement très attaché, il me relie au web et  je le partage avec 23000 autres abonnés de Bouguenais, Nantes, Rezé et Vertou.  Il est logé dans l’ancien central des PTT construit  en bordure de la route de Pornic. Le seul charme de cette construction réside dans son look années 60 marqué par sa colonne aux longues  verticales de pavés de verre.
BOG44, GLO44, PRA44 et SOR44 sont les quatre autres nœuds qui connectent les internautes rezéens

mardi 20 novembre 2012

Le calendrier du sapeur


A la nuit tombée, de fin novembre à mi-décembre, le sapeur en tenue d’intervention  passe dans les foyers offrir ces meilleurs vœux et proposer le traditionnel calendrier des pompiers.  Le facteur et le porteur de journaux suivront.
Chaque mois du calendrier édition 2013 des pompiers de Nantes-Métropole est illustré par  une photo d’un paysage du département. L’almanach s’intitule Balades mariligériennes. (Mariligérien : néologisme muri dans le cerveau saumâtre d’un technocrate pour qualifier ce qui se rapporte à la Loire-Atlantique.) De l'eau douce et de l'eau mer, ou comme le disait joliment Julien Gracq dans La forme d’une ville, Nantes est «ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime : ni chair, ni poisson – juste ce qu’il faut pour faire une sirène.»


Vous aimiez Pif-Gadget ? Alors vous adorerez Le calendrier de la SDIS-44. Chaque année une maquette différente vous est proposée. Après le Canadair en 2012, votre collection s’enrichira cette année de l’Echelle Pivotante


mardi 13 novembre 2012

Le meunier sans-culotte


Jusqu’au milieu du XIXème siècle, Les communes de l'estuaire de la Loire avaient une importante activité minotière. Le cadastre de 1826 répertorie vingt-six moulins à vent sur le territoire communal de Rezé. Pendant la révolution six moulins étaient en exploitation dans l’actuel quartier des Trois Moulins et le seul encore debout aujourd’hui appartenait au sans-culotte Visonneau.  En 1794, les contre-révolutionnaires vendéens exécutèrent le meunier mais les  ailes de son moulin ne cessèrent définitivement leurs révolutions qu’en 1840.


Le moulin sans ailes du sans-culotte Visonneau
Impasse des Trois Moulins - rue des Déportés à Rezé

mardi 6 novembre 2012

Julot de Nantes – Edition spéciale



Lamentation d'un poil de cul de femme (Jules Verne - 1855)


Il est dur lorsque sur la terre
Dans le bonheur on a vécu
De mourir triste et solitaire
Sur les ruines d’un vieux cul.
Jadis dans un forêt vierge,
Je fus planté, sur le versant
Qu’un pur filet d’urine asperge,
Et parfois un filet de sang.

Alors dans ce taillis sauvage,
Les poils poussaient par mes sillons,
Et sous leur virginal ombrage,
Paissaient de jolis morpions.
Destin fatal un doigt nubile
Un soir par là vint s’égarer,
Et de sa phalange mobile
Frotter, racler et labourer.

Bientôt au doigt le vit succède,
Et, dans ses appétits ardents,
Appelant la langue à son aide ;
Il nous déchire à belle dents.
J’ai vu s’en aller nos dépouilles
Sur le fleuve des passions,
Qui prend sa source - dans les couilles,
Et va se perdre dans les cons.

Hélas ! l’épine est sous la rose,
Et la pine sous le plaisir
Bientôt au bord des exostoses,
Des chancres vinrent à fleurir.
Les coqs de leur crête inhumaine
Se parent dans tous les chemins :
Dans le département de l’Aine
Gambadent les jeunes poulains.

Mais, quand le passé fut propice,
Pourquoi songer à l’avenir ?
Et qu’importe la chaudepisse
Quand il reste le souvenir ?
N’ai-je pas vu tous les prépuces,
Avoir chez nous un libre accès,
Alors même qu’ils étaient russes,
Surtout quand ils étaient français.


J’ai couvert de mon ombre amie
La grenette de l’écolier,
Le membre de l’Académie,
Et le vit du carabinier.
J’ai vu le vieillard phosphorique,
Dans un effort trop passager,
Charger avec son dard étique,
Sans parvenir à décharger.

J’ai vu – mais la motte déserte
N’a plus de flux ni de reflux,
Et la matrice trop ouverte,
Attend vainement le phallus.
J’ai perdu, depuis une année,
Mes compagnons déjà trop vieux,
Et mes beaux poils du périnée
Sont engloutis dans divers lieux.

Aux lèvres des jeunes pucelles,
Croissez en paix, poils ingénus.
Adieu, mes cousins des aisselles,
Adieu, mes frères de l’anus !
J’espérais à l’heure dernière,
Me noyer dans l’eau des bidets,
Mais j’habite sur un derrière
Qu’hélas on ne lave jamais.

- Il eut parlé longtemps encore,
Lorsqu’un vent vif précipité,
Broyant, mais non pas inodore,
Le lança dans l’éternité.
Ainsi tout retourne dans la tombe,
Tout ce qui vit, tout ce qui fut,
Ainsi tout changent ainsi tout tombe,
Illusions…et poils de cul.


lundi 29 octobre 2012

Station Pont-Rousseau Martyrs



A Rezé, la place des Martyrs de la résistance est en cours de réhabilitation. Cela consiste notamment  à remplacer les aubettes métalliques couleur rouille par ce que la municipalité appelle « des abris traditionnels ». Cette tradition très répandue est apparue  avec  Monsieur JCDecaux  et supporte la publicité.
Nous ne regretterons pourtant pas les anciennes ferrailles de Monsieur Roland Castro. Elles avaient été installées en 1992  lors de la précédente réhabilitation dans le cadre de l’opération Banlieues 89 (que nous évoquions ici). Leur statut d’œuvre architecturale nécessitait l’autorisation de leur créateur pour les démonter. Imaginons qu’il refusât, aurions-nous été condamnés à les supporter Ad vitam æternam ?
L’aubette dédiée aux bus ordinaires a été démontée au début 2012 pour laisser la place aux installations du nouveau  ChronoBus*.  Pour l’heure, la station du tramway a gardé son design eiffelien.

*Chronobus : Bus au temps de parcours garanti par l’ajout  d’un préfix magique qui dissout les bouchons.

vendredi 19 octobre 2012

Tout n'est que vanité !

Vanité d'après La Madeleine à la veilleuse (Georges de La Tour)

« L'aristocratie (et la carrière politique NDLR) a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges et l'âge des vanités. Sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier. »
François René de Chateaubriand






Vieux vélo un pneu crevé méditant au pied de la colonne des vanités ministérielles
rue Alsace-Lorraine -Rezé

dimanche 14 octobre 2012

Folie, grandeur et décadence


Aux XVIIIème et XIXème siècles,  la bourgeoisie nantaise, soucieuse d’étaler sa réussite sociale, se fait construire des manoirs dans la proche campagne.  On trouve autour de Nantes une trentaine de ces demeures  plus ou moins grandes mais toujours élégantes. On les surnomme  folies nantaises.  Des folies aux folles nuits, il ne faut qu’un peu d’imagination et  ces belles maisons ont longtemps eu la réputation d’être des lieux de débauche.
En 1805,  le futur maire de Rezé et conseiller général  bonapartiste, Philémon Chenantais , rachète le domaine du Praud situé sur la butte au point culminant de la commune. Il charge son frère Joseph-Fleury, à qui l'on doit l'ancien palais de justice de Nantes, d’y construire une folie.  Philémon meurt en 1883 et la propriété  est rachetée successivement par un fabricant d'eau gazeuse,  un photographe,  un capitaine d'artillerie.
Au début de la seconde guerre mondiale,  un poste de défense antiaérienne est installé sur ce point haut. En juin 1940, la Wehrmacht passe la Loire et occupe les lieux.
Après la guerre, la propriété est louée par un aviculteur et le manoir mal entretenu se dégrade. Dans les années 80, l’ancien capitaine d’artillerie, toujours  propriétaire, vend une partie du parc à un pavillonneur et mure le château. En 1992 la ville de Rezé achète le manoir et les deux hectares et demi  de terrain restant.  Au milieu d’un parc public, le manoir est en piteux état et faute de financement, sa restauration n’est actuellement plus à l’ordre du jour.
Aujourd'hui La bourgeoisie n’a plus de folies et manque cruellement de raffinement.


lundi 8 octobre 2012

Siméon Foucault



En 1904, à l’âge de 20 ans, Siméon Foucault est admis à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il est l’élève de Jules Coutan. Le Grand prix de Rome de sculpture lui est attribué en 1912 pour Le berger chaldéen étudiant les astres. Entre 1913 et 1914 il séjourne à la Villa Médicis. En 1915, il est incorporé et participe à la seconde bataille de Champagne. Il se marie avec Germaine Royer et de cette union naît un fils. Au retour de la guerre ou il fut gazé, il part terminer ses études à Rome avant de s’installer à Auteuil. Siméon Foucault meurt d’une appendicite en 1923 à l’âge de 39 ans. Sa femme et son fils reviennent alors s’installer à Rezé.

Comme tous les artistes de son temps, la première guerre mondiale et la mort auront marqué son œuvre. Siméon Foucault  réalisera de nombreuses maquettes de monuments aux morts que les communes érigèrent  après la première guerre mondiale. Le monument  de la commune de Rezé et sa Victoire aux ailes repliées est l’œuvre du sculpteur. 




La victoire aux ailes repliées  

Place Roger Salengro, Monument aux Morts de la ville de Rezé réalisé en 1922.





La Pleureuse

Sépulture de la famille Foucault au cimetière St Paul de Rezé  


samedi 29 septembre 2012

Luluberlu


48 dents et 4 oreilles




A l'équinoxe, quand le soleil rase au Champ de Mars, le Petit Beurre nantais déifié apparaît sur la mosaïque rouge et blanche de l'avenue Carnot

samedi 22 septembre 2012

La recyclette bleue


Le vélo qui sillonne ce blog, un dimanche matin, il y a quelques années, je l’ai sauvé du compacteur de déchets d’une grande surface à fond la forme.  Je suis passé outre la scandaleuse  interdiction de récupérer affichée sur la benne.  Le compacteur,  trop plein de l’affluence du samedi, lui avait épargné la tordure du vérin.  Juste le câble du dérailleur coupé l’avait condamné à la ferraille.  J’en pince pour ce vélo, Il revient de loin alors je le chouchoute. Je lui ai offert deux beaux garde-boues en plastique achetés chez son bourreau. Sans rancune !

A fond les gamelles – rue Caroline Séverine à Rezé

dimanche 16 septembre 2012

Victor Jara



Le 16 Septembre 1973 au Stade Chili à Santiago

On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l’officier, une hache apparut. D’un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s’écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6000 détenus. L’officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d’un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l’on entendit sa voix qui nous interpellait : "On va faire plaisir au commandant." Levant ses mains dégoulinantes de sang, d’une voix angoissée, il commença à chanter l’hymne de l’Unité populaire, que tout le monde reprit en chœur. C’en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D’autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort.

Miguel Cabezas




Le soir venu, quand les cris des enfants ont quitté la piscine,  les nageurs concentrés font des longueurs. Leurs pensées croisent-elles parfois Victor Jara et ses compagnons?

lundi 10 septembre 2012

Retour à bon port



La vierge rezéenne miraculeusement disparue au printemps et que j’évoquais ici, s’est refait une virginité pour réapparaitre plus blanche que jamais rue des Chevaliers.



Epigraphe fraichement pyrogravée

lundi 3 septembre 2012

De la Lune à la Terre

Alors que l’émotion est encore vive, c’est avec une sidérale tristesse qu’Onyx rendra un hommage co(s)mique à l’homme au petit pas à l'occasion de son récent retour à la terre



Combi en papier d’alu et tête de suppositoire, le célèbre astronaute déguisé en pompe à essence ne manquait pas d’humour.

jeudi 30 août 2012

Reine blanche et petite reine


En 1990 le réalisateur Jean-Loup Hubert installe ses caméras à Rezé sur les quais  de Trentemoult  pour tourner La Reine blanche. Le cinéaste connaissait bien le décor, enfant de Rezé,  il y passa sa jeunesse. Le film servi notamment  par Bernard Giraudeau, Jean Carmet, Richard Bohringer, Isabelle Carré, Simone Leray et Catherine Deneuve, sortira dans les salles l’année suivante.  Simone Leray apparaîtra dans quelques scènes, en marchande de glace ou en pompiste devant son commerce de cycles.



Fermé depuis longtemps, l’ancien commerce de Monsieur et Madame Leray , toujours visible sur le quai Marcel Boissard, est en cours de recyclage.

mardi 21 août 2012

Ichnusa

Ichnusa classica - bar della torre , Arbatax

Les barbares qui habitent la Sardaigne, île située au couchant, ont envoyé à Delphes la statue en bronze de celui dont ils ont pris le nom. La Sardaigne peut, pour son étendue et sa fertilité, se comparer aux îles les plus vantées. Je ne sais quel étoit l’ancien nom que lui donnoient ses habitants, mais les Grecs qui y naviguoient pour le commerce, la nommoient Ichnusa parce qu’elle a absolument la forme du pied d’un homme ; elle a onze cent vingt stades de long et environ quatre cent soixante-dix de large. On assure que les Libyens furent les premiers qui y vinrent avec leurs vaisseaux ; ils avoient pour chef Sardus, fils le Macéris, surnommé Hercules par les Egyptiens.
Il n’y a dans toute l’île qu’une espèce de plante dont le venin soit mortel ; elle ressemble à de l’ache, et ceux qui en mangent meurent, à ce qu’on dit, en riant : c’est pour cela qu’Homère et ceux qui l’on suivi, donnent le nom de rire Sardonique à celui qui est occasioné par quelque chose de désagréable.

Description de la Grèce,  Pausanias le Périégète (IIème siècle)
Traduite en 1731 par M. Clavier, professeur au Collège Royal de France


Ichnusa cruda - caffe via lamarmora , Cagliari

mercredi 25 juillet 2012

Terra incognita

En août, 
j’me tire ailleurs.


Mais où cours-je ?
Et dans quel état j’erre ?


jeudi 19 juillet 2012

Le chantier Dubigeon et la grue noire


A la fin des années 60, le chantier naval Dubigeon quitte le quartier du Bas-Chantenay pour rejoindre les Ateliers et Chantiers de Bretagne et le site de la Prairie-au-duc sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’Ile de Nantes. Le chantier de l’Esclain dédié à la plaisance occupe maintenant la cale originelle Dubigeon. C’est ici que fut construit le Belem, fameux trois mats barque lancé en 1896. La grue-marteau noire est aujourd’hui désaffectée. Elle servait à équiper les navires et fut construite en 1943 par les ateliers nantais Paris. Sabotée par les Allemands en 1944 et victime d'une tempête en 1948, elle dut être remontée deux fois. C’est depuis les quais de Trentemoult à Rezé qu’on peut le mieux apprécier le déhanchement et le charme désuet de la grue-marteau 5/13t. 

Le chantier historique du Bas-Chantenay depuis les quais de Trentemoult à Rezé

Le chantier Dubigeon et à droite la cale Crucy où fut construit le Belem (google map)

jeudi 12 juillet 2012

Les Cap-Horniers housing

Dominique Perrault, architecte qui compte* à son actif la bibliothèque nationale François Mitterrand, a construit en 1986 à Rezé les Cap-Horniers housing**. Cette résidence HLM compte 40 logements. Elle est située Place du Commandant Aubin entre l’ancien quartier de pêcheurs de Trentemoult et la zone commerciale de la route de Pornic. Cette architecture aux allures marines se veut un hommage aux cap-horniers qui habitaient autrefois l'endroit. L’ensemble est composé de deux longs bâtiments délimitant un espace triangulaire. Sottement, cette forme nous rappelle l’étrave d’un bateau mais le subtil architecte ne voulait-il pas faire référence à la pointe sud du continent américain ? Coté rue, les appartements et les jardinets privatifs en terrasse sont desservis par des coursives extérieures. Coté cour, la couleur sombre du bardage et la forme semi-circulaire des appartements du rez-de-chaussée rappelleront aux besogneux l’aspect d’un silo industrielle et aux hédonistes la profusion des cuves d’un pinardier.

 *   ne pas confondre avec Charles qui lui aussi contait
 ** in english dans le texte, the HLM standing internachonol.

Depuis que le parking d’une grande surface de bricolage a remplacé les bâtiments d’un garage automobile, les Cap-Horniers sont visibles de la rue Ordronneau.



Vu coté cour depuis la rue de Rio 

mardi 3 juillet 2012

Le Café du Vélo


« C’est l’enlevage, particulièrement périlleux, au milieu de cette foule indocile. Un coureur arrive à toute allure et passe. C’est le numéro 4, Aucouturier. On lui fait une ovation. Quelques enragés veulent le porter en triomphe...”
C’est ainsi qu’Eugène Doceul relate l’arrivée de la 5éme étape du deuxième tour de France dans les colonnes du Phare de la Loire. Ce 21 juillet 1904, l’étape Bordeaux-Nantes se joue à l’entrée de la ville devant le "Café du Vélo" à Rezé dont le propriétaire monsieur Chatelier est un ancien coureur.  Une foule considérable accueille les coureurs. L’absence de barrière pour contenir l’enthousiasme des supporters entraine la chute sévère de plusieurs sprinters.

Lors du tour de 1906 l’arrivée à Nantes est jugée à nouveau devant le café du vélo. Tirant les leçons de 1904 un service d'ordre de  15 gendarmes à cheval est mobilisé.
Le champion local Lucien Mazan dit "Petit Breton" se classe deuxième, derrière Louis Trousselier.


L'historique Café du Vélo place Pierre Semard à Rezé.  Selon le patron la ligne d’arrivée se situait en réalité 50 m avant le café, en bas de l’actuelle rue Jean Jaurès.


Photos d’époque explosées derrière le bar. On peut voir l’inscription «Arrivée du Tour de France » peinte en facade.

mardi 26 juin 2012

Sinistre de l’intérieur

Sous-direction de l'accès à la nationalité française, 93 rue de la Commune de 1871 à Rezé

Le 20 avril 2009, Eric Besson, ministre de l’identité nationale et du retour au pays, était venu présenter aux services de l’administration chargés de l’accès à la nationalité française (services du ministère de l’intérieur délocalisés à Rezé depuis 1987) la réforme de la procédure de naturalisation.

Sous prétexte de répondre plus rapidement aux demandes, cette réforme très contestée, consistait à transférer vers les préfectures  l’instruction des demandes de naturalisation précédemment traitées par les services rezéens. Inutile de dire que la visite du ministre fut houleuse. La réforme qui s’applique depuis juillet 2010 a abouti à une inégalité de traitement entre les candidats à la naturalisation, les délais et les interprétations juridiques variant selon les départements. L’impartialité, le clientélisme et le risque de voir les notables locaux peser sur certaines demandes sont accentués.

Aujourd'hui, les services rezéens sont en travaux et les chemins vers la nationalité française tortueux. Le nouveau ministre de l'intérieur Manuel Valls a acquis la nationalité française par naturalisation en 1982. Va t'il laisser les choses en l'état? 

Nouvel accès aléatoire à la nationalité française 

mercredi 20 juin 2012

Cuissard et porte-jarretelles


Au 22 rue Alsace-Lorraine à Rezé, la boutique Angel Store propose  « une gamme de produits coquins pour donner du piquant à votre vie sexuelle». Mais pourquoi pédaler aussi loin alors que cent mètres avant, au 39 de la rue Félix Faure, une belle inconnue, dissimulée derrière le reflet d’une boutique abandonnée, vous laisse entrevoir ses charmes ? Ni petit canard, ni soutien-gorge en cuir clouté d'acier, ni vidéo de starlettes césarixisées pour réveiller votre libido mais l’enchantement gratuit du corps féminin intimement dévoilé.




 La Vénus aux bas noirs de la rue Félix Faure* à Rezé

* Passé un certain âge, les trop fortes émotions peuvent nuire à votre santé.