lundi 31 octobre 2011

Du grésillement au brouhaha téléphonique


Longtemps,  les conversations téléphoniques ont voyagé en empruntant la liaison ininterrompue des fils conducteurs. Le lien était véritablement physique et nous avions notre interlocuteur au bout du fil. Les mots livrés à l’appareil s’engouffraient dans la prise murale, sortaient de la maison via le branchement des PTT pour monter au poteau, puis, via le standard, suivaient le fil en courant les rues et les campagnes. Ils finissaient leur voyage dans le réseau secondaire et privé comme ils l’avaient commencé. Il fut un temps où l’intervention manuelle était nécessaire pour établir la liaison. Les mots  passaient alors entre les doigts des opératrices du standard. Les conversations confiées au  fil de cuivre, métal noble, avaient un prix et le voyage intercontinental qui menait les mots par les câbles posés dans les profondeurs océanes  était  une exception.
Aujourd’hui les mots transcodés et hachés en trames de uns et de zéros voyagent portés par d’invisibles liaisons hertziennes et de mystérieux réseaux filaires ou optiques. Toutes ces conversations qui transitent par les ondes au prix forfaitaire des abonnements de messieurs Bouygues & co, ont perdu leurs grésillements. Elles ont aussi perdu leur noblesse. On appelle maintenant pour la simple contingence du quotidien. Certains prétendent que l’environnement saturé par ce brouhaha téléphonique émis par les antennes relais provoque des céphalées. Joignables en permanence, nous avons réduit notre espace de liberté. Le fil du téléphone est devenu une chaine.



L'arrivée du téléphone dans les services municipaux de la mairie de Nantes en 1882 (archives municipales)

2 commentaires:

  1. "Hallo" pour Halloween, of course ;-)

    Blague à part, la vague du portable a porté un sérieux coup au téléphone fixe. Les lignes et les centraux ne sont plus entretenus comme par le passé. J'en veux pour preuve la récente coupure de ma ligne durant 24 heures pour incident technique au central. Tout le monde étant censé avoir un portable, les techniciens ne se précipitent plus pour réparer. Cependant j'ai comme une allergie à ce fil à la patte et n'ai toujours pas cédé aux sirènes de mon fournisseur d'accès ! Le ferais-je un jour ? sans doute y serais-je contrainte par l'âge, l'utilité de cet engin étant incontestable en cas de malaise, d'accident ou d'agression...
    J'aurais encore bien des choses à dire sur ce sujet, comme par exemple le casse-tête que l'interdiction des portables en classe représente pour la faire appliquer par les chefs d'établissements scolaires, mais j'aurais peur de vous lasser.
    Joyeux Hallo-ween, Luc !

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  2. Je ne suis pas une fana du téléphone.
    Et ce n'est pas le meilleur moyen de me joindre. Je préfère les lettres. Les courriers qu'on peut relire à tête reposée et emmener secrètement avec soi.
    Bon, je brode. Mais, je n'aime pas beaucoup le téléphone.

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