lundi 31 octobre 2011

Du grésillement au brouhaha téléphonique


Longtemps,  les conversations téléphoniques ont voyagé en empruntant la liaison ininterrompue des fils conducteurs. Le lien était véritablement physique et nous avions notre interlocuteur au bout du fil. Les mots livrés à l’appareil s’engouffraient dans la prise murale, sortaient de la maison via le branchement des PTT pour monter au poteau, puis, via le standard, suivaient le fil en courant les rues et les campagnes. Ils finissaient leur voyage dans le réseau secondaire et privé comme ils l’avaient commencé. Il fut un temps où l’intervention manuelle était nécessaire pour établir la liaison. Les mots  passaient alors entre les doigts des opératrices du standard. Les conversations confiées au  fil de cuivre, métal noble, avaient un prix et le voyage intercontinental qui menait les mots par les câbles posés dans les profondeurs océanes  était  une exception.
Aujourd’hui les mots transcodés et hachés en trames de uns et de zéros voyagent portés par d’invisibles liaisons hertziennes et de mystérieux réseaux filaires ou optiques. Toutes ces conversations qui transitent par les ondes au prix forfaitaire des abonnements de messieurs Bouygues & co, ont perdu leurs grésillements. Elles ont aussi perdu leur noblesse. On appelle maintenant pour la simple contingence du quotidien. Certains prétendent que l’environnement saturé par ce brouhaha téléphonique émis par les antennes relais provoque des céphalées. Joignables en permanence, nous avons réduit notre espace de liberté. Le fil du téléphone est devenu une chaine.



L'arrivée du téléphone dans les services municipaux de la mairie de Nantes en 1882 (archives municipales)

lundi 17 octobre 2011

Patrons et nationalistes bretons


Des entreprises débarrassées du code du travail (de ce qu’il en reste) ainsi que des conventions collectives nationales, voilà ce dont rêvent les plus réactionnaires des patrons bretons. Les Bolloré, Pinault, Leclerc pour ne parler que des plus connus, regroupés dans l’institut de Locarn, militent avec les nationalistes bretons pour une Bretagne réunifiée et autonome dans le cadre de l'Europe des régions.

Au printemps dernier, afin de promouvoir l’achat ethnique, l’association des entrepreneurs bretons « Produit en Bretagne » a déployé une vaste campagne de propagande.



En Loire-Atlantique, espérant exacerber la celtitude et le sentiment identitaire, ces affiches représentant la jeunesse bretonne défilant drapeau herminé au vent ont été placardées.




 rue Félix Eboué à Rezé 
Affiche produite par des nationalistes bretons






14 juillet en Bretagne – liberté, égalité, fraternité (lucm 2006 - 46X55)
 vive la république laïque, une et indivisible

lundi 10 octobre 2011

Singerie mariale


Le Gorille (Georges Brassens)


C'est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu'en-dira-t-on.
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu de nommer ici...
Gare au gorille !...

Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S'ouvre, on n'sait pourquoi. Je suppose
Qu'on avait du la fermer mal.
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "C'est aujourd'hui que j'le perds !"
Il parlait de son pucelage,
Vous aviez deviné, j'espère !
Gare au gorille !...




Vierge au gorille  
 (intersection de la rue Pouponne et du Quai Surcouf - Rezé)

lundi 3 octobre 2011

Gwenaël Milliner artiste peintre


Gwenaël Milliner, artiste finistèrien peint des bretons mais son propos est universel.
Le trait est vif et les couleurs crient.
La mer est rouge, le poisson est mort. Sous son ciré, le marin, bras en croix, est nu et décharné. La tradition pèse,  le fils tue le père, les tabous craquent.
Gwenaël peint le tragique sans désespoir et avec humour.

15 août - Gwenaël Milliner (130x97)


Comme le Finistère est parfois loin on peut se faire une idée plus large de sa peinture sur son site: http://www.gwenael-milliner.com/